Carta agradeciendo un pedido e informando del estado de esa plaza.

Carta agradeciendo un pedido e informando del estado de esa plaza.

Señores Juan Baller y Comp.ª
en Minden.

Londres, 10 de Junio.

Muy Sres. Nuestros:

En contestación a la suya de 25 de Mayo último, les damos las debidas gracias por la orden que Vds. han tenido a bien confiarnos. Vamos a ocuparnos de ella sin la menor dilación, a fin de poder darles noticia del resultado de nuestras operaciones dentro de pocos dias. Estén Vds. seguros de que aplicaremos todo nuestro esmero en su cumplimiento, en la persuasión de que nos continuarán la misma confianza, y quedarán satisfechos así como lo han estado siempre nuestros correspondientes; de lo que podrán informar a Vds. los Señores Schmidt y C.ª y otras casas de esa plaza.

Estado de la plaza. De algunos días acá ha habido en ella más movimiento que el ordinario, con respecto a los géneros coloniales, y especialmente en el café, de que hay muchos pedidos, a pesar de la subida considerable que ha tomado. Este artículo es muy escaso, y los arribos no son bastante numerosos para ocasionar una baja. El florete de Java apenas se encuentra, y este es muy caro. El ordinario se vendió ayer en almoneda, desde 88 a 92 s. a bordo. Dentro de pocos días se celebrará otra venta de cerca de 2000 sacos, que según las apariencias no se despachará a menos, porque esta calidad es muy apetecida en Holanda.

Azúcar en bruto. Es muy abundante; y aunque ha salido mucho para Amsterdam y Alemania, como continúan los pedidos, es de esperar que suba en lugar de bajar. El azúcar de la Havana es poco buscado, y son moderados sus precios; el de 3ª calidad y el ordinario abundan mucho; el florete escasea. El de las Indias Orientales es buscado de algunos días a esta parte, y se despacha a precios subidos.

Melazos. Han subido dos sueldos en lo que va de este mes; son muy apetecidos y escasos, por lo que no es probable que bajen.

Arroz de la Carolina. El bueno nuevo escasea y sube.

Tabaco. Sube de día en día; escasea, y por consiguiente hay poca probabilidad de que baje, a menos de que no llegue mucho de América; lo que no es de esperar, según las noticias que tenemos de allí. No se hallan absolutamente el Maryland y Virginia de buena calidad.

Aceite de ballena. Abunda poco; se ha comprado la mayor parte por especulación antes del retorno de los barcos de la costa. El del mar del Sur, que ha subido porque escaseaba mucho, debe experimentar una bajada por el arribo de muchos cargamentos de este artículo, y por haber parado los pedidos.

Palo de tinte. Se vende a precios muy bajos, y abunda tanto que no se sabe que hacer de él.

Añil. Se hace muy poco sobre este artículo, y no obstante se mantienen sus precios. La Compañía hará una venta de 6000 cajas el 20 del corriente; pero se cree que los precios no serán tan subidos como los del mes de Abril próximo pasado.

Especias. Están en la mayor calma, y los pedidos no exceden la tercera parte de lo que hay en almacenes.

Pimienta. En la venta de hoy se ha pagado mucho más caro de lo que debíamos esperar, porque abunda mucho.

Tendremos la satisfacción de continuar remitiendo a Vds. cada quince días nuestros avisos acerca del estado de esta plaza, esperando que sea de su aprobación.

De Vds. atentos servidores,

James Phillips y C.ª

La misma carta en francés.

Mess. Johann Baller et Comp.ª
Minden.

Londres, 10 Juin.

Messieurs,

En réponse á votre lettre du 25 Mai, nous vous prions d'agréer nos remercîmens pour l'ordre que vous avez bien voulu nous transmettre. Nous allons nous en occuper sans délai, afin de pouvoir sous peu de jours vous faire connaître le résultat de nos démarches. Nous mettrons tous nos soins à vous satisfaire, persuades que cette affaire sera suivie de plusieurs autres. Nos amis en général ont toujours été contens de notre maniére d'opérer. Vos voisins Messieurs Schmidt et. C.ª et plusieurs maisons de votre place pourront vous certifier la vérité de cette assertion.

Etat de la place. Il y a eu depuis quelque temps plus de mouvement qu'á l'ordinaire sur les denrées coloniales, et surtout sur le café, qui est trés-demandé, malgré la hausse considerable qu'il a éprouvée. Il est rare, et les arrivages ne sont pas assez nombreux pour occasioner une baisse. Le beau Java manque, et il est fort cher. L'ordinaire a été vendu hier à l'encan, de 88 a 92 s. pris á bord. Dans peu de jours on en fera une autre vente d'environ 2000 sacs, que l'on ne suppose pas devoir se donner á moins, vu que cette qualité est trés-demandée en Hollande.

Sucre brut. Trés-abondant; on en a beaucoup chargé pour Amsterdam et pour l'Allemagne; mais comme les demandes continuent, il y a plus d'apparence de hausse que de baisse. Le sucre de la Havanne est peu demandé, et les prix en sont modérés. Il est assez abondant en 3.ª qualité et en ordinaire. Le beau est rare. Le sucre des Indes Orientales est recherché depuis quelque temps; on l'enléve aux prix cotés.

Mélasses. Elles ont augmenté de deux sous dans le courant de ce mois. Elles sont trés-demandées et assez rares. Il n'y a pas de probabilité de baisse.

Riz de la Caroline. Le bon nouveau est rare et en hausse.

Tabac. Il hausse de jour en jour. Il manque, et en conséquence il n'y a pas de probabilité de baisse, a moins qu'il n'en arrive de l'Amérique une plus grande quantité; ce que nous ne pouvons espérer, d'aprés les avis que nous avons reçus de cette contrée. Le Maryland et le Virginie bonne qualité manquent absolument.

Huile de baleine. Elle est peu ahondante; la plus grande partie a éte achetée par spéculation avant le retour des navires de la côte. Celle de la mer du Sud, qui a haussé parce qu'elle était rare, doit éprouver une baisse par l'arrivée de plusieurs cargaisons de cette denrée et la cessation des demandes.

Bois de teinture. Ils se vendent á vil prix; ils sont si abondans qu'on ne sait qu'en faire.

Indigo. Il se faít trés-peu de chose sur cet article; cependant les prix se soutiennent. La Compagnie en fera une vente d'environ 6000 caisses le 20 du courant; mais on ne croit pas que les prix en soient aussi élevés que ceux du mois d'Avril dernier.

Epiceries. Elles sont dans le plus grand calme, et les demandes ne s'élévent pas audelá d'un tiers de la quantité en magasin.

Poivre. A la vente de ce jour on l'a payé beaucoup plus cher que nous ne devions nous y attendre, parce qu'il est trés-abondant.

Nous aurons l'honneur de continuer a vous transmettre tous les quinze jours nos avis sur l'etat de cette place, espérant que vous voudrez bien les agréer.

Vos obéissans serviteurs,

James Phillips et C.ª